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dimanche 21 avril 2013

Bulletin météo de Siruguppa (1): le rôle de la mousson

Quel temps fait-il à Siruguppa ? Et si j'y allais, quels vêtements mettre dans ma valise ?

Trois saisons
En ce moment à Siruguppa, et depuis le mois de mars, c'est « l'été » : les températures augmentent peu à peu, atteignant 40° en avril. Le temps est de plus en plus sec, étouffant, lourd. A cette saison, les habitants de l'orphelinat dorment la nuit sur la terrasse, à la recherche d'un peu de fraîcheur.
Puis, au mois de juin, commencera la mousson, venant soulager cette atmosphère oppressante. Au début, l'humidité jointe aux fortes températures gardera le temps encore un peu étouffant ; puis les températures baisseront avec la pluie, jusqu'au mois de septembre.
Enfin viendra l'hiver. Pas celui que nous connaissons, mais un temps doux et sec, les températures stationnant autour de 20 degrés ; il durera d'octobre à février, c'est un temps idéal pour les touristes.

Paysage de février à Siruguppa (on attend la mousson...)



La mousson
La mousson, c'est la saison des pluies du climat tropical. Mais une saison des pluies particulière, causée par l'inversion, à 180°, de la direction des vents : l'hiver, c'est le vent du Nord-Est qui souffle ; l'été, c'est un vent de Sud-Ouest qui s'est chargé d'eau au-dessus de l'Océan Indien et qui apporte la pluie au continent. Aussi, le terme mousson viendrait soit de l'arabe mausim qui veut dire  saison, soit du malais mosin qui veut dire vent.
 Dans l'histoire, la mousson a permis un intense commerce colonial avec l'Europe, les navires n'ayant qu'à attendre l'inversion des vents pour rentrer en Europe. Aujourd'hui encore, toute l'Inde en bénéficie, même le Nord qui est aux latitudes du Sud de l'Europe, car la barrière de l'Himalaya arrête les vents froids venus de Chine ou de Russie. La date d'arrivée des pluies et la durée de ces pluies progresse ainsi du Sud vers le Nord durant l'ét


 
Paysage de novembre ailleurs au Karnataka (après la mousson)
Des pluies diluviennes
La mousson est attendue avec impatience, après des mois de chaleur étouffante. Elle éclate en orages, en averses diluviennes et impromptues, une pluie battante qui vous mouille jusqu'aux os, inonde les rues, transforme chaque caniveau en ruisseau torrentiel (ce qui explique pourquoi les trottoirs sont si hauts en Inde!) et  chaque chemin en bourbier.
Nul ne sait quand la pluie va arriver ni quand elle va s'arrêter. Au moment de l'averse, tout est désorganisé : les passants, de l'eau jusqu'à mi-mollet, courent s'abriter et se bousculent sous un auvent pour éviter la pluie qui gicle vers eux et la flaque qui ne cesse de s'agrandir, les bus sont bondés, ils patinent dans l'eau des caniveaux qui leur arrive à mi-roue...
A Siruguppa, le chemin de terre qui mène à l'école devient boueux et difficilement praticable ; après la pluie, les flaques demeurent dans les rues et sur la terrasse. Avant de rentrer dans la maison, les fillettes comme les adultes doivent se nettoyer de toute cette boue, souliers compris, qu'on laisse sécher dans le jardin. (Parfois, il est plus pratique de laisser les fillettes aller à l'école pieds nus!).

Des femmes qui vont chercher de l'eau, dans les environs de Siruguppa
Des pluies indispensables
Même si ces fortes pluies causent les dégâts dont on entend parler jusqu'en Europe, la mousson est indispensable à l'Inde, à ses habitants, à son économie, laquelle dépend encore fortement de l'agriculture. La mousson apporte 80% des précipitations de l'année à des régions régulièrement sujettes à la sécheresse. L’eau est ainsi une préoccupation du quotidien dans la plus grande partie de l’Inde (comme la photo ci-dessus le montre). D’ailleurs, si vous regardez un film indien ou lisez de la poésie indienne, la pluie est généralement associée à des représentations très positives. C'est pourquoi les jeunes filles dansant et chantant sous la pluie sont monnaie courante dans les films de Bollywood, Tollywood (cinéma en télégou), Mollywood (en malayalam), etc. .