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dimanche 27 octobre 2013

L'agriculture à Siruguppa

Siruguppa est située au beau milieu du monde rural, la ville est entourée de champs. Mais quand on parle d’agriculture à Siruguppa, de quoi parle-t-on ?

Juste une remarque préalable : étant donné la taille de l’Inde et la diversité de ses climats, ces éléments sont extrêmement locaux et ne pourraient bien sûr s’appliquer à l’Inde toute entière ! Mais d’une façon générale, il faut souligner que ce pays est encore très rural et agraire, que les inégalités de répartitions des terres sont encore et toujours un facteur majeur d’inégalités sociales, et que les agriculteurs sont particulièrement dépendants des aléas du climat, dont nous vous avons déjà parlé... 
Un champ du Karnataka

Côté légumes et céréales
Il s’agit en très grande majorité de cultures intensives de riz. Quelques champs sont consacrés également à la canne à sucre et au coton.
Le « propriétaire terrien » dispose d’un domaine agricole qu’il loue à un tenancier qui va se charger de l’exploitation des terres : recruter les groupes de main d’œuvre, acheter les produits (engrais, pesticides, …), donner les directives aux groupes de main d’œuvre, les payer. Le tenancier est généralement rémunéré par un pourcentage de ses récoltes, il a donc tout intérêt à avoir une bonne gestion. L’ensemble de ces cultures sont irriguées artificiellement par de petits canaux adjacents aux champs, la pluie étant rare en dehors de la saison des pluies.
Quelques couples de bœufs tirent encore des charrettes sur les champs. Petit à petit, on a vu apparaître de plus en plus de tracteurs, mais les cultures demandent encore aujourd’hui énormément de main d’œuvre.  Certains travaux sont réservés spécifiquement à des groupes de femmes (repiquer les plans de riz lorsqu’ils grandissent par exemple), et d’autres aux hommes (sarcler les champs). Les groupes travaillent en chantant, sous le soleil dardant. Lorsqu’il y a du travail aux champs, les groupes partent très tôt le matin, chacun  emmenant avec lui une gamelle (tiffin) qui contient leur repas du midi.
L’agriculture donne l’impression d’être très loin de considérations « bio » ou « agriculture raisonnée » ; sans être des experts du sujet, les engrais et insecticides nous ont donné l’impression d’être très chimiques et utilisés de façon extensive.
Une rizière au Karanataka





















Côté fruits !
Quelques endroits sont plantés d’arbres fruitiers : manguiers, bananiers, etc. On voit également des cocotiers un peu partout, y compris dans les jardins des maisons. Mais ces endroits représentent une surface agraire dérisoire quand on compare à celle occupée par les champs de riz qui s’étalent à perte de vue.

Les élevages
Dans la région de Siruguppa, il n’y a pas de champs de pâturage. Gardons en mémoire que beaucoup d’indiens sont végétariens, et que ceux qui mangent de la viande n’en mangent pas nécessairement des quantités importantes. Toutefois, les animaux sont aussi très souvent élevés pour leur lait, les œufs et dans le cas des buffles, pour l'aide qu'ils peuvent apporter dans les champs.
Dans les rues de Siruguppa...
Par ailleurs, sur le marché, on trouve des étals tenus par des musulmans avec du poulet et de l’agneau. Et en dehors de ces circuits, en s’appuyant sur des réseaux informels ou des amis, on peut parfois se procurer du poisson, du porc ou du bœuf.


D’où viennent tous ces produits ?
Les poulets sont élevés dans de petites bâtisses où ils sont entassés les uns sur les autres. Quand aux agneaux, ils proviennent de troupeaux de moutons qui sont gérés par une caste bien particulière. Cette caste vit à part, avec les troupeaux, et se déplace chaque jour avec ses derniers, en dormant sous tente avec femmes et enfants.
En ce qui concerne le lait, les familles de classes moyennes (et parfois « moyennes-basses » peuvent s’acheter un ou deux buffles et vendre son lait aux maisons environnantes. Le buffle dort sur le pas de la porte, ou dans la première pièce de la maison.
Enfin, certaines familles appartenant à de basses castes (dites « intouchables » ou de plus en plus souvent dalit) élèvent des porcs dans leur jardin et revendent la viande à leur voisinage. Par ailleurs, les chrétiens et les musulmans disposent de leurs propres réseaux qui leurs permettent de se procurer du bœuf (que très très peu d’hindous consomment).